Répondez aux exigences de conformité à la directive NIS2 pour mieux protéger votre entreprise.    Lire le guide

Le principe du moindre privilège est un concept et une pratique de sécurité informatique qui consiste à octroyer aux utilisateurs des droits d'accès limités en fonction des tâches qu'ils doivent réaliser dans le cadre de leur travail. En vertu de ce principe, seuls les utilisateurs autorisés dont l'identité a été vérifiée disposent des autorisations nécessaires pour effectuer des tâches dans certains systèmes et applications ou accéder à certaines données ou ressources.

Le principe du moindre privilège est généralement considéré comme l'une des pratiques les plus efficaces pour renforcer le niveau de cybersécurité de l'entreprise dans la mesure où il permet à celle-ci de contrôler et de surveiller l'accès au réseau et aux données.

Le principe du moindre privilège en quelques mots

Bon nombre des compromissions de sécurité commencent par un accès non autorisé au moyen d'identifiants compromis. En appliquant le principe du moindre privilège, les entreprises peuvent limiter la portée de l'accès des utilisateurs au réseau, aux systèmes et aux ressources.

Un administrateur peut accorder un accès privilégié à un compte utilisateur en fonction de différents facteurs, tels que l'emplacement de l'utilisateur, sa fonction au sein de la société et l'heure à laquelle il se connecte.

Types de comptes régis par le principe du moindre privilège

Si l'accès du compte reste déterminé par les besoins de chaque individu, il existe néanmoins trois grandes catégories de comptes :

Comptes superutilisateur : un compte superutilisateur, ou compte administrateur, détient le niveau le plus élevé de privilèges. En général, seuls les administrateurs ont accès à ce type de compte étant donné qu'ils représentent les utilisateurs les plus « sûrs » d'une entreprise et qu'ils ont besoin d'un niveau d'accès élevé pour assurer la surveillance et la maintenance du réseau. Les privilèges d'un administrateur ou superutilisateur peuvent inclure :

  • Activation ou désactivation d'autres comptes utilisateur, y compris de comptes à privilèges
  • Suppression de données
  • Installation et mise à jour de logiciels et autres applications
  • Configuration des paramètres réseau

Comptes utilisateur dotés de privilèges minimums : ce type de compte accorde aux utilisateurs les privilèges minimums nécessaires pour accomplir leurs tâches habituelles. Dans la grande majorité des cas, c'est ce type de compte qu'il faudrait attribuer à la plupart des collaborateurs.

Comptes utilisateur invité : un utilisateur invité a moins de privilèges qu'un compte utilisateur doté de privilèges minimum et se voit octroyer un accès limité et temporaire au réseau de l'entreprise. Afin de réduire le risque, les entreprises devraient limiter le nombre d'invités autorisés à utiliser leur réseau ainsi que leur accès au système.

« Privilege creep » ou accumulation de privilèges

Les collaborateurs changent souvent de fonction au cours de leur carrière, ce qui implique de nouvelles responsabilités. Pour qu'ils puissent effectuer les tâches afférentes à leur nouveau rôle, les administrateurs doivent réévaluer ou élever leurs privilèges.

S'il est assez courant, dans la plupart des entreprises, d'ajouter des privilèges aux comptes utilisateur, il est plus rare d'en révoquer. En conséquence de quoi, certains utilisateurs normaux se retrouvent avec des droits d'accès administratifs plus élevés que nécessaire. Cette élévation des privilèges non contrôlée est désignée par l'expression « privilege creep », ou accumulation de privilèges. À mesure que les utilisateurs accumulent des privilèges d'accès plus élevés, l'entreprise devient plus vulnérable aux cyberattaques, y compris aux compromissions de données. Un cyberadversaire en possession des identifiants compromis d'un utilisateur qui a progressivement accumulé des droits d'accès pourra se déplacer latéralement dans le réseau et lancer des attaques, notamment de ransomwares et de la supply chain.

Comment implémenter le principe du moindre privilège

Il ne fait aucun doute que l'implémentation du principe du moindre privilège renforce la stratégie de cybersécurité d'une entreprise. Voici quelques méthodes destinées à réduire les risques grâce au principe du moindre privilège :

Surveillance des endpoints : le moyen le plus simple d'implémenter ce principe consiste sans doute à surveiller et à vérifier continuellement tous les endpoints et à tenir un inventaire de ceux-ci. Vous pouvez réduire la surface d'attaque en éliminant les endpoints inutilisés et permettre à l'équipe de cybersécurité de conserver une bonne visibilité sur toute l'entreprise et de surveiller le réseau.

Réalisation d'audits des privilèges : les comptes utilisateur de l'entreprise doivent être régulièrement contrôlés. Un audit des privilèges consiste notamment à vérifier leur identité et leurs droits d'accès au réseau, aux systèmes, aux applications, aux processus et aux programmes. Des audits réguliers permettent de surveiller la délégation et l'élévation des privilèges, lesquelles peuvent conduire à l'accumulation de privilèges, si rien n'est fait pour les contrôler.

Octroi par défaut de privilèges minimum à l'accès utilisateur : la création par défaut de comptes dotés de privilèges minimum est considérée comme une bonne pratique. Si un utilisateur normal doit effectuer des tâches supplémentaires, des privilèges peuvent alors être ajoutés. Comme nous l'avons mentionné plus haut, il est également important de révoquer les privilèges lorsqu'ils sont devenus inutiles, afin d'éviter leur accumulation.

Application du principe de ségrégation des privilèges : les comptes peuvent être classés en comptes à bas privilèges et à privilèges élevés avant d'être à nouveau subdivisés en sous-groupes, en fonction du rôle ou de l'emplacement de l'utilisateur. Ces distinctions permettent de créer des délimitations claires entre les comptes à privilèges élevés et les profils de base afin de limiter la capacité d'un cyberattaquant à se déplacer latéralement en cas de compromission de données.

Renforcement de la sécurité des systèmes : il est important de supprimer les programmes, les comptes et les systèmes inutiles. Cela réduit non seulement la surface d'attaque, mais limite également la complexité de l'environnement de l'utilisateur et facilite sa surveillance.

Le principe du moindre privilège est l'un des moyens les plus efficaces pour contrôler et surveiller l'accès aux réseaux, aux applications et aux données d'une entreprise. Cette approche présente les avantages suivants :

  1. Réduction des risques de sécurité : les cyberattaquants peuvent accéder à vos systèmes en infiltrant votre réseau et en élevant les autorisations pour étendre leur accès. En imposant le principe du moindre privilège, la surface d'attaque est réduite, ce qui limite la propagation en cas de compromission. En outre, les identifiants privilégiés peuvent être étroitement surveillés, ce qui complique la tâche des cyberattaquants potentiels qui veulent les exploiter.
  2. Amélioration de la visibilité : des audits complets et réguliers des privilèges peuvent donner à l'entreprise une idée plus claire des personnes accédant à son réseau et des comportements des utilisateurs. S'ils sont correctement menés, l'entreprise peut maintenir un contrôle strict sur l'ensemble des utilisateurs et des terminaux du réseau, ainsi que sur les activités associées.
  3. Productivité accrue : si vous n'octroyez aux utilisateurs que les privilèges d'accès nécessaires à la réalisation de leurs tâches, ils seront probablement plus efficaces dans leur travail.
  4. Confinement : en segmentant les identités, les entreprises peuvent confiner efficacement une compromission de sécurité potentielle, réduisant ainsi les dommages éventuels. Les possibilités de déplacement latéral sont limitées par le cloisonnement strict entre les différents groupes d'utilisateurs. Il est donc plus facile de débusquer l'intrus et de bloquer la propagation.
  5. Préparation aux audits : s'il est correctement implémenté, le principe du moindre privilège permet de démontrer le niveau de sécurité de l'entreprise. L'audit des privilèges facilite la production de rapports et la mise en conformité avec les réglementations en vigueur.

En savoir plus

La segmentation du réseau existe depuis un certain temps et constitue l'un des éléments essentiels du cadre de sécurité Zero Trust stipulé dans la norme SP 800-207 du NIST. Bien que la segmentation du réseau réduise la surface d'attaque, une telle stratégie ne vous protège pas des techniques et tactiques utilisées par les cyberadversaires lors des phases liées à la capture d'identités de la chaîne de frappe. Pensez donc à élever votre niveau de sécurité grâce à la segmentation selon l'identité :

Télécharger le livre blanc Reducing the Attack Surface: Network Segmentation vs Identity Segmentation

Principe du moindre privilège et modèle Zero Trust

Le principe du moindre privilège est l'un des piliers du modèle de sécurité Zero Trust. Le Zero Trust est un cadre de sécurité qui exige que tous les utilisateurs, qu'ils soient internes ou externes au réseau de l'entreprise, soient authentifiés, autorisés et continuellement validés en ce qui concerne leur configuration et leur niveau de sécurité, avant de se voir accorder ou de conserver l'accès aux données et aux applications.

En matière de sécurité réseau, les entreprises appliquaient précédemment une méthode de protection consistant à « faire confiance, mais vérifier quand même », qui permettait automatiquement aux utilisateurs (en cas de vérification réussie de leur identité) d'accéder aux réseaux et aux systèmes. Une telle méthode, quoique plus facile pour les utilisateurs, accroît la vulnérabilité de l'entreprise aux cyberattaques et à la propagation des logiciels malveillants.

En revanche, un cadre Zero Trust se fonde sur le principe inverse : « Ne jamais faire confiance, toujours vérifier ». Une telle approche surveille continuellement les utilisateurs en vérifiant s'ils possèdent les privilèges appropriés et peuvent accéder au réseau.

L'approche Zero Trust en matière de cybersécurité est guidée par le principe du moindre privilège. En partant du principe qu'il ne faut jamais faire confiance et en implémentant des pratiques telles que la création de comptes à privilèges réduits pour tous les utilisateurs, les entreprises peuvent constamment surveiller et valider les utilisateurs et leurs terminaux — en temps réel, avec un accès conditionnel basé sur le risque.

Il est important de se rappeler que le principe du moindre privilège et l'architecture Zero Trust ne sont jamais que deux aspects d'une stratégie de cybersécurité plus large. Si la technologie joue un rôle essentiel dans la protection de l'entreprise, les fonctionnalités numériques ne peuvent à elles seules empêcher les compromissions. Les entreprises doivent adopter une approche de sécurité globale qui intègre une série de solutions de protection des identités et des endpoints pour garantir la sécurité de leur réseau.

Expert Tip

Votre stratégie Zero Trust doit simplifier la sécurité, améliorer l'expérience utilisateur et accompagner la croissance de votre entreprise. Téléchargez notre infographie et découvrez les différents stades du parcours Zero Trust qu'ont atteint des entreprises comme la vôtre, leur cadre de prédilection, leurs domaines prioritaires et les statistiques de réussite dans l'opérationnalisation de la sécurité Zero Trust.

Télécharger l'infographie Accelerate your Zero Trust Security Journey